Rêvons

Hier, au square, mes enfants montent sur un tourniquet, rejoints par un petit garçon…. Tout le monde embarque, je les fais tourbillonner et déclare fièrement : “Alors, on va sur Mars ou sur Saturne ?” À ça, le jeune inconnu me répond : “Ben … Nulle part, c’est une balançoire !”. Ce vent glaçant  intergalactique m’a soufflé cette chronique.

Le rêve, c’est l’imaginaire : Chez les plus jeunes, c’est construire des images d’aventures, de voyages ou de rencontres, c’est se prendre pour le héros de ses livres ou dessins animés préférés, se mettre en scène, se déguiser en serpent ou en cow-boy, donner vie à ses peluches ou autres personnages Playmobil ®, c’est imiter l’adulte ou faire semblant. Les neurosciences affirment que l’imaginaire est déterminant dans le développement des enfants : L’imitation améliore la motricité fine des plus petits, elle en fait des êtres sociaux, intéressés par l’autre, en quête de découverte et d’interaction avec l’environnement. Jouer au docteur ou au parent consolant un bébé augmente l’empathie, l’écoute et la compréhension du monde. Le jeu libre stimule la créativité, l’autonomie et les apprentissages. L’imagination aide aussi à affronter certaines peurs et à avoir davantage confiance en soi.

Le rêve permet alors quelque part de lutter contre l’isolement, la méfiance, la peur ou l’ignorance, piliers des discriminations comme le racisme, le sexisme ou l’homophobie.

Nous aussi, adultes, avons un potentiel de rêve et d’imagination. Parfois masqué par nos responsabilités ou nos obligations, parfois inconscient, il est pourtant là. Il nous rend plus fort lorsque la réalité n’est pas simple. Il génère des  motions, nourrit notre créativité et change de manière positive notre perception du monde extérieur. Et il nous inculque aussi les valeurs du vivre ensemble, du partage, de la solidarité et du respect.

Alors rêvons, et invitons nos enfants et nos proches à en faire autant. Ouvrons-nous et autorisons-nous à nous évader un peu, à nous ennuyer … pour imaginer un monde plus tolérant et plus juste.

Laure